Chapitre IV

IV.1 Brumes

Chapitre 4

Brumes

Les premiers rayons de soleil font leur apparition, rampant doucement par dessus les monts enneigés. Une belle journée s’annonce. Déjà, on entend le bruit mat et régulier des gouttes d’eau tombant des branches enneigées. La fin de l’hiver est proche. Les animaux aussi s’eveillent. On remarque déjà plus de traces près des points d’eau et la cacophonie matinale des oiseaux empeche toute idee de sommeil au dela de l’aube naissante. Mais de toute facon, l’heure n’est pas au sommeil. Il y a beaucoup de travail en perspective, car le long hiver a, comme d’habitude, laissé ses traces. Il faut donc reparer, reconstruire et surtout se reconstruire, car l’oppressante obscurité à laissé ses traces dans le coeur des hommes. Mais, le soleil aidant, cette oppression ne restera qu’un mauvais souvenir, pour laisser place aux joies du printemps et de l’ete.

Mes soeurs, mes amies,
l’obscurité a pris place en mon coeur il y a quelques temps. Je me suis alors introvertie, je ne sortait que rarement. Je vous ai delaissés. Je sens que je ne suis pas la seule a avoir été atteinte par cette melancholie, mais, le soleil est de retour. J’espere qu’il ballayera les dernieres ombres de vos coeurs et que ensembles, trouverons/retrouverons/garderons le plaisir a vivre en notre rugueuse mais si belle contrée. Mais cela ne sera pas forcement facile, beaucoup de travail sera necesaire. Tout le monde devra y mettre du sien. Mais ensemble, nous y arriverons. Cela j’en suis convaicue.

Bon tout d’abord il nous faut aller recolter du malt et du houblon. Nous reserves de notre boisson sacrée sont presques vides, et cela est inacceptable! Au travail les filles!

Neraia.

* * *

Grossbouf avait réussi à ravaler son incommensurable peine et annonça un jour son mariage. Les Soeurs s’y rendirent, soutenant leur ami de tout leur coeur. C’était pour elle à la fois une bonne nouvelle, et pour certaines un soulagement de le voir s’éloigner des troubles qu’elles pouvaient occasionner. La fête fût superbe et beaucoup furent émus aux larmes. Les époux recurent leurs cadeaux, et les convives furent invités à une grande chasse en terres ennemies aprèsla cérémonie, comme il en était l’habitude dans les grandes unions.

La guilde prospérait mais les Vierges sentaient un trouble s’installer entre elles: comment prendre la responsabilité des jeunes femmes qui leur était confiées alors qu’elles savaient toutes pertinement les risques qu’elle encouraient? Sans vraiment s’en rendre compte, elles parlaient entre elles seules des évènements passés, mais essayaient d’épargner les ‘nouvelles’ afin de ne pas les effrayer. Cela fût peut-être une de leur plus grandes erreurs, mais certainement qu’Odin avait souhaiter réserver à ses seules élues de telles épreuves.

Pour toutes, le temps venaient avec elles comme un fardeau parfois pesant, à l’image de leurs responsabilités. Aucune pourtant ne regardait l’avenir avec appréhension, sachant qu’elle se devaient de ne pas faillir.

* * *

« Islidnna vient et regarde Aeli déposer son armure et ses affaires de combat devant le tableau que Bryn a accroché dans la grande salle.

Elle regarde ses yeux qui semblent un peu tristes, et découvre les blessures sur ses bras, ses jambes, si rarement dénudées.

La guerrière se retourne, elle est en train de défaire les nattes dans ses cheveux.

Pour la première fois, elle semble apaisée, rousse flamboyante, nimbée des rayons du soleil perçant par la fenêtre.

Point n’est besoin de mots pour deux Soeurs qui se connaissent aussi bien.

 » Je veillerais à ce que tes affaires soient en sécurité. Sache que même si tu dépose les armes, tu es toujours notre Soeur bien-aimée. »
La Vikti se dirige vers elle, pose une main sur son bras, la regarde.
 » Va te reposer, tu l’as bien mérité… »

Puis se dirige vers la fenêtre et regarde le jardin jusqu’à ce qu’Aeli aie quitté la pièce.

« Par milles fois différents le sang coule comme l’eau de la rivière, pourtant toujours vive malgré les saisons.
Nuage ou poussière, chacun perpétue même malgré lui un mouvement ineffable, le cycle de la vie.
Je pense que c’est ce qu’on appelle l’Histoire, ou encore la mémoire, mais l’on ne peut jamais savoir le destin qu’Odin nous réserve… »

* * *

« Comme tous les soirs en ce moment, Psylvien, épuisée par sa journée passée à forger, rejoint sa paillasse…
Ces deux derniers mois furent plutôt calmes bien qu’éprouvants…
Comment ne pas se souvenir de l’escapade désastreuse en Albion où la mort de beaucoup fût si proche, du désespoir de la Vitki des Vierges de Wotan, Islidnna, face à son erreur lors du rituel, alors qu’elle fût trompée, et de sa désertion depuis, en un haut lieu de spiritualité afin de se ressourcer et perfectionner ses techniques…
Le dépôt des armes d’Aeli fut aussi un fait marquant, le désir de Gunn de s’émanciper et de quitter ses sœurs, la mort de Tildef en Varulvhamn et sa renaissance en un autre monde…
Grossbouf s’est marié, Psylviann à trouvé l’amour auprès de Phaelgal, jeune protégé de sa mère Orsalne… Cette même Orsalne qui grâce à Skud a réussi à ne pas laisser sa guilde millénaire mourir et semble avoir trouvé le repos auprès du jeune Chaman dévoué…
Neraia aussi semble avoir trouvé l’âme sœur… Vous avez dit Bonheur ?

Tant d’évènements…
L’entrée de 5 nouvelles sœurs…
Tant d’évènements…
Le désespoir de Brynhild loin de son élue…
Tant d’évènements…
Une alliance…
Un rêve incessant, une phrase, « souviens toi Psylvien des moments où tu étais de notre côté »…
Le refus…
« Tu étais avec nous et ne te cache pas la vérité, tu reviendras » … « NON !!! Je n’ais jamais été de votre côté !!! »
Le doute…
« Et si j’avais vraiment été Albionnaise… non… c’est impossible …»
Le souvenir…lointain…lointain…mais incessant, fort…
« Phorgen…il ne faut…que cette jeune femme sache…massacre…pas de sa faute…voir Tertta, elle pourra…aider…régression…Psylvien…notre enfant !!! NOTRE ENFANT !!! »
Le réveil en sursaut…
« – Psylvien !! Psylvien !! C’est moi !! Ivory !! … Tu as encore fait un cauchemar ma sœur, remets-toi… je vais te faire une décoction pour te calmer…
– Merci ma sœur…je ne sais pas ce qui m’arrive en ce moment, mais j’aurais vraiment besoin de voir Islidnna… si seulement je savais où la trouver… »
…Une ombre se retire subrepticement… « 

« Islidnna arrive et secoue ses cheveux, prend sa plume et dépose sur le lit de sa Soeur bien-aimée un message.

‘Ma très chère Psylvien,
tu sais combien je tiens à toi, et ces mois de retraite ont été pour moi trop longs sans ta réconfortante présence.
Je suis à nouveau là et tu peux compter sur mon indéfectible soutien,
Je serais là pour t’aider, et si tu ne me trouve pas, contacte ma fille, elle chevauchera le vent comme à son habitude pour venir me chercher et m’avertir.
Ta fidèle,
Islidnna »

Isliadel, malgré les précautions que sa mère avait prises pour l’éloigner des difficultés qu’Odin imposait à la vie de Vierge de Wotan, ne fût pour autant pas épargnée. Heureuse dans l’Assemblée du Dixième jour, son quotidien se transforme alors qu’elle apprend la disparition de son unique amour, Magnusson. Le combattant aguerri ne revient pas d’une longue expédition. Résignée, elle se retire un moment, seule, pour essayer d’expier sa colère. C’est durant cette période qu’elle choisit son nom, WyrdStorm, que l’on pourrait traduite par ‘tempête du destin’.
Puis, sans consulter personne, prend une déçision qui changera le cours de sa vie.

IV.2 Un autre souffle

Chapitre 4

Un autre souffle

Les cités s’aggrandissaient et le monde ressaisit par les difficultés de guerres continuait à fourmiller de vie. Les alliances étaient fructueuses, les artisans plus doués que jamais, vinrent même de nouvelles techniques telles la taille et l’enchantement de pierres précieuses, ou encore le pouvoir de la magie emprise.
Chaque place, chaque cité prenait sa place au sein des autres en complémentarité, les guildes régulaient les relations entre les factions et groupes divers.

Dans cette prospérité, fût célébrée l’alliance attendue et sincère de deux êtres chers à la guilde.

« Neraia et Faille

ont l’immense joie de vous faire part
de leur mariage qui sera célébré
le mardi 24 septembre à 21h au sein
de notre capitale Jordheim.

Nous même ainsi que les Vierges de Wotan et les Fils du Vent
vous accueillerons pour des festivités que nous espérons
inoubliables. « 

Ainsi ce fût Neraia, qui, la première, eu le bonheur d’unir son coeur à son aimé, Faille. Ses Soeurs, heureuses, respectèrent son choix et leur amour, approuvant leur mariage.

Il fût peu après suivi d’un autre, celui de Gretell.

« Mes chères Soeurs,

Othon et moi nous vous invitons a un mariage fort simple.
Il aura lieu à la Pierre de Lynnleigh de Vasudheim ce Jeudi à 21h.

Nous comptons sur votre présence ».

Maîtresses de leurs choix malgré les difficultés qu’elle savaient pouvior traverser, les Vierges ainsi par ce geste s’émancipèrent de leurs chaines. Aisni peut-être aussi de leurs destins.

* * *

Décidée, Isliadel se rend à la demeure des Vierges de Wotan. De sa plus belle écriture, elle rédige une lettre à leur intention, qu’elle placarde sur le mur de la grande salle. Sûrement pense-t-elle alors que maintenant qu’elle avait vécu la même tragédie que sa mère quelques années auparavant en perdant son amour de toujours, elle n’aurait plus rien à risquer par ce geste.

« Bonjour à vous Dames de Wotan,

La plupart d’entre vous m’ont connu toute petite, et ma mère a bercé mon enfance des légendes qui vous entourent.

Je viens aujourd’hui me présenter moi-même, en tant que guerrière et non pas seulement fille de votre Vikty.

Après y avoir longuement réfléchi, j’ai choisi de rejoindre vos rangs, si vous m’acceptez parmis vous.

J’attendrais avec patience votre décision.

Isliadel.
Skald 36e cercle. »

Lorsqu’Islidnna voit ce message, bien plus tard, plusieurs Soeur ont déjà répondu, dont Brynhild qui se montre très enjouée, malgré l’humour dont elle sait faire preuve dans ce genre de circonstances.

« Hmmm, une jeune Skald!

Qui chante, chasse et conte à merveille.
Pour tester ta bravoure et tes mérites, nous allons changer un peu nos habitudes.
Las, les bloodfelags, harassés de nos attaques, se sont séparés de ces petites statuettes, pour nous, bien tentantes.
Il ne reste que leur Trésor.

Tu as exactement, 17 jours et 16 lunes, et toutes lattitudes et ingéniosité pour nous ramener 17 pièces de Platine.
Ceci fait, nous testerons tes talents d’artisane en architecture, tu auras 14 jours pour batir le dongeon principal de notre futur chateau.
Et, enfin, pour te reposer de tous ces efforts, il te suffira, de retracer, la généalogie, les faits et gestes digne d’être narés, de l’ensemble des familles constituant notre charmant petit groupe.

Ces menues travaux menés à bien, tu auras prouvé de grandes qualités que nous mettrons ensuite réellement à contribution par mis nous, la tâche se révèlera alors un petit peu plus difficile.

Je ne peux que me joindre à mes soeurs, apres t’avoir ainsi rassurée, quant au chaleureux accueil qui te sera alors rendu.

Brynhild. »

Dès qu’elle fût au courant de son geste, la Rune Master fît discrètement sortir sa fille des Terres connues et l’emmena en retraite durant de nombreuses lunes, n’avertissant ses Soeurs que par quelques mots brefs et prononcés à demi-voix, d’un air très préoccupé.

Lorsqu’elles revinrent, Lili était guérie d’un mal qui la rongeait depuis sa plus tendre enfance: une grave allergie à la magie, qui l’empêchait même lorsqu’elle était enfant de prendre les portails d’énergie.

* * *

Suivant les humeurs du temps, la grande salle ou la cour continuaient d’accueillir nombreux voyageurs, amis et curieux. L’on y entendit parmis les plus grands noms et vint même un jour passer Sire Phemios de Lys, Consul de Rome en Britannia. Il fît ses honneurs à la maitresse de maison, et s’assit pour raconter son histoire, sur l’invitation de son amie Sil.
Voici ce qu’il confia aux Soeurs.

« Là où le mal ne dort pas, là où l’ombre de la mort guette ses proies, là où l’amour naît dans la peur, et où la souffrance de sa main hideuse balaie tout être d’esprit et de chair, en ces terres noires naquit celui qui dans les âges lointains fut maudit…

Le monde où coule aujourd’hui le sang des Hommes, ou s’entendent les cris des Elfes et ou tombent les nains, lorsque ni le soleil ni lune ne brillaient, par les dieux fut écrit et pensé, et ce de lettres de Mithril dans la roche du mont le plus haut d’un monde a son aube…

Et ce monde prit vie, et ce monde fleurit, des êtres d’esprit et de sang peuplèrent durant les ères la belle et écrite terre…

Et les lettres de mithril coulaient de leur flot inlassable, et les lettres de mithril dictaient de ce monde le destin, les guerres et les peines, les religions, les patries, les nation, les joies et les morts… Les lettres du destin dictaient la vie du monde… Et dans ce mithril furent liés les pleurs des dieux, larme de joie, larmes de malheurs, larmes d’honneur, mais larmes d’avenir, et elles décrivent la vie de chacun, dans le meilleur ou dans le pire…

Naquirent d’abord les Elfes, et les Hommes puis les Nains, et tout ce qui en ces jours porte la vie… et la mort. Il construisirent palais et vécurent dans les grandes vallées, couverts d’or et de pierres, de beaux objets et d’autels funéraires, et pour encore plus richement couvrir les villes, la peine et le sang ils amenèrent sur terre, et ainsi il etait écrit sur le mur du destin, et ainsi beaucoup plus jamais ne virent les rayons du soleil.

Mais c’était là le résultat de la folie des Elfes…

Au commencement du monde les Elfes furent les premiers et leur domination fut assurée, et pour couvrir leur palais d’or, ils firent des nains leurs chercheurs, ils creusèrent jusque dans les entrailles de la terre, et ouvrirent l’accès a ce qui fut le Temple des Dieux, et ainsi s’enfoncèrent dans le berceau du monde, la ou toute vie est écrite, la ou la terre prend vie, et lorsque Daruin, le chef des Nains, vit s’étendre devant lui le mur du mithril, il en arracha une partie, et l’histoire resta ainsi creusée…

Lorsque fiers de leur découverte, les Nains s’en retournèrent chez les Elfes, ceux ci levèrent une grande armée, fût ce même une grande colonie, et allèrent la ou les Nains trouvèrent la pureté du destin, dans les demeures des Dieux, sur les monts de la terre connue.

Dès lors que les Nains eurent arrachés au monde un bout de son destin, la plus belle déesse fut envoyée pour le réécrire, et de ses larmes elle commença à forger l’avenir de chaque cœur et de chaque âme.

Et de ses larmes et de son chant, elle arriva enfin au dernier mot du butin des Nains, l’Anerioë, le blasphème… La force des Elfes se déversa dans les grottes, et arriva bientôt, et elle fut aussi longue que tout le récit du destin, émerveillé devant sa brillance, devant sa pureté. Mais il firent ce qui allait changer le destin, ils transpercèrent la déesse qui pleurait l’avenir, et elle pleura le dernier mot dans une larme de sang, et les grottes s’effondrèrent, et l’armée fut enfouie, et le destin allait à tout jamais en être changé.

Un seul survécut, un de ceux de la jeune race des hommes, brave et vaillant, et dans sa fuite il arracha le dernier point du récit de la vie, celui qui du monde renfermait toute la sagesse, la sagesse de l’avenir, et les leçons du passé, porté par sa lame, HeruCeleb, il vint à bout des monstres et des créatures, et sorti des grottes des nains, dans la montagne des destins, il était Helevorn Gelion, il fit forger l’anneau par Amarth, le forgeron des Dieux, qu’il connu depuis bien longtemps, et revenant vers son peuple, dernier des Grands De la terre, les Elfes le prirent pour Roi, et lui donnèrent pour épouse Brethil Melian, princesse des Elfes D’Haleth, fille du Roi Erinë Paervö. L’histoire d’Helevorn, de son épouse, et de son royaume est contée dans HeruHaleth ( Seigneur d’Haleth ), tout ce qui en sera dit, et qui influera le destin du monde, est qu’Helevorn et Brethil eurent un Fils, semi-Elfe, semi-Homme, de sang royale, et de lignée courageuse, Immortel parmi les vivants, il s’agissait de Phemios Gelion, fils princier, descendant des seigneurs elfes et des Rois des Hommes…

Ainsi Helevorn régna sur Haleth, et lorsque vinrent ses vieux jours alors il commença à s’interroger sur son anneau, et découvrit, chez les Lutins du sud de son royaume, peuple de Luri, que son anneau lui permettait de lire dans l’avenir du monde, et de l’apprécier avec la sagesse du passé. Voyant les dangers qui menaçaient son royaume, son peuple, et sa maison, il décida d’envoyer son épée, son anneau, et son Fils Phemios, dans le bon et fort royaume d’Albion.

Et son choix fut juste, car plusieurs années plus tard, la maison de Gelion succomba devant le mal, le mal le plus fort de la terre, le mal incarnation des ténèbres, et le Royaume d’Haleth perdit sa force, du moins Arogarth le croyait il…

Ici commence le reçit du mot de sang, celui forgé par le pleur maudit de la déesse assassinée par la folie des Elfes…

Le monde n »tait pas encore, les dieux écrivaient l’avenir, et vivaient dans un monde lointain, où le bonheur et la plénitude régnaient. Certains de ces dieux se mariaient, ainsi, quelques siècles avant le déclin d’Haleth, Celion Corentin, figure emblématique de la divinité, pris pour épouse Lolth, mais arriva ce qui jamais ne fut conté, et du sang coula dans son nom, Lolth etait le mot de sang, et son destin en resterait marqué…

Lorsque le fil de la vie continua son cours, et vint le mot de sang, alors Lolth devint mauvaise, assoiffée de pouvoir et obsédée par la mort, elle complota la guerre qui déchira dans le monde de Dieux, la paix ancestrale, et opposa la maison de son mari a celle d’Areliant, Dieux des eaux, qu’elle divisa par maléfices et filtres de ténèbres. Mais la guerre ne fut pas si facile, et Celian perdit son pouvoir et fût ainsi vaincu, Lolth dans sa folie parti alors sur terre, elle y épousa un puissant mage dieu, Narvoc, maître des morts et des nécromanciens, et ils allèrent peupler un royaume souterrain, Arogarth …

En Arogarth, les puits étaient secs, les bêtes soufraient et les hommes étaient esclaves, la souffrance y etait le fruit de la folie de Lolth, prise dans les tourments des ténèbres, elle imposa sa loi, et ses désirs, les femmes devinrent maîtresses, les araignées princesse, et le peuple pacifique des Elfes noirs qui peuplait d’antan les terres d’Arogarth devint mauvais, cruel, cynique, et hideux, ils assassinaient dans un plaisir, ils buvaient du sang pour le désir…

Ainsi Lolth faisait régner la terreur, ainsi Lolth faisait germer la peur, Narvoc, ignoré de sa femme, vivait en retrait, et lorsque le premier enfant du couple maudit arriva, ce fut un fils un homme, un inférieur, ! Quelle humiliation pour Lolth ! Alors Narvoc, hasard du destin, ou plutôt phrase de l’avenir… envoya son fils, Erischlchest sur les terres d’Albion …Lolth dans sa colère maudit Erischlchest et lia son destin et sa vie a celle des Araignées ses filles !

Il faisait déjà sept longs siècles que le royaume d’Haleth avait sombré dans l’oubli, mais le sang de Gelion vivait par Phemios, en Albion, ou Erischlchest connut ses premiers printemps…

Il fut éduqué par les chevaliers Innosang de la Croix, ami de Narvoc, connaisseur d’Arogarth, et Willow le Pec, et loin de la cruauté de sa mère, Erischlchest grandit dans la lumière de Camelot, et dans les principes de la sainte lumière…

Un beau matin, Erischlchest arrivé a son age mure, alla parachever son entraînement dans les contrées désertiques de Dartmoor, ou l’influence de Lolth etait faible, et Erischlchest rencontra la bas Phemios, le fils des Elfes et des Hommes, et ils surent alors qu’ils combattaient le même ennemi…

Et leur lutte allait être forte ! Et leur lutte allait être longue ! Car Erischlchest avait aidé le Seigneur de Gelion à reforger l’anneau, mais le destin allait être terrible… Car en Arogarth les forces maléfiques grouillaient, et la guerre se présageait, une guerre qui mettrais à bas Albion et sa lumière… Erischlchest sentait en lui le mal grandir, sa malédiction se rapprocher de son apogée… cette malédiction qui allait nous sauver tous…

Au détour d’une auberge, Erischlchest et Phemios partagèrent leur savoir et leur passé, la clé en fut bien sur comment Erischlchest fut lié à son destin…

Un matin où la brume était dissipée mais où les nuages couvraient pesamment les toits de Camelot, reparut à Erischlchest l’existence de sa mère, elle voulait le faire revenir à elle, et le croyait-il, l’aimer, mais ce en échange d’un service…

Sa mission devait être de dérober au sein même de la grande Académie de Camelot, là où vivent les textes du monde, et où dorment les livres d’antan, un livre précis, le Livre des Morts. Il engagea ainsi sicaires et assassins, discrets et ténébreux, mais ils furent pris au piège, et tous périrent sous les lames de la garde, sauf un, Kennsanir. Le livre était toujours caché… Erischlchest était au point de rendez-vous, il attendit de longues heures, mais il ne vit arriver autres que des nains, qui n’avaient d’autre mission que de le tuer, ainsi ils mirent fin a ses jours, mais ne purent détruire le corps du fils des Dieux…

Sire Eto Demerzel, grand chroniqueur du Royaume d’Albion, et Berenger partirent, le cœur vaillant, a la recherche d’Erischlchest, pour… le ressusciter, en effet on leur avait confié une relique puissante, détenant les pouvoirs de la vie, et les pouvoirs de la mort. Mais la nuit ne commença qu’alors, car Eto dans son périple, tua une araignée, fille de Lolth ! Et Erischlchest était maintenant maudit, et son cœur de jour en jour se détruisait, et le mal assombrissait son âme, lorsqu’il sera revenu dans le mal, alors ni Albion, ni les Hommes n’auront de pouvoir contrer la colère de Lolth. Mais ils le trouvèrent et le rendirent à la vie…

Sachant cela, Phemios prêta serment d’aider Erischlchest, à détruire sa malédiction, à détruire Lolth, à sauver les enfant de son peuple… Phemios etait tenu par l’honneur de son sang, et par celui de Rome… mais c’est une autre histoire.

Les ténèbres progressent, les ennemis se font nombreux, et le mal assombri nos terres, n’est-il pas une cause à tout cela ? Maintenant si, Lolth progresse, Lolth se renforce… et la fin approche, car la puissance d’un Dieux, n’a d’égal que la force de l’union, l’union des Hommes…
Aronim Hervirat Helianö a Hin Tseal Geri Nemienoë ! « 

IV.3 L’histoire éternelle du cycle de la vie

Chapitre 4

L’histoire éternelle du cycle de la vie

« – Tu es sûre de ne pas vouloir rester dormir ici ? insista encore Orsalne.
– Non. C’est gentil maman mais, j’ai plein de choses à faire avant le lever du soleil. Demain c’est jour de marché et je dois équiper le chariot, nous partons tôt pour Jordheim et notre échoppe là-bas est vide…
– Bien… le silence, troublé par les chants des engoulevents, laissait Orsalne songeuse : Je passerai peut-être dans la journée voir Islidnna, j’ai besoin d’une nouvelle tunique, la mienne est vraiment usée…
– Oui, ça lui fera plaisir de te voir. Bon, je dois vraiment y aller sinon Brynhild va encore ronchonner, s’amusa Psylvien.
– Va ma fille, et prudence, répondit Orsalne avec un sombre sentiment.

Psylvien scella sa monture et fila à travers la nuit vers la demeure des Vierges de Wotan à Hugginfel. Des larmes brouillaient sa vision, mais elle avait décidé d’être forte.
Arrivée à Dvalin, elle se rendit compte que le soleil se lèverait d’ici 1 à 2 heures , le temps allait manquer.

Un des gardes d’Hugginfell la salua alors qu’elle rentrait son cheval dans l’étable, elle en profita pour regarder si le chariot avait bien été chargé pour le lendemain.
Tout avait l’air en place.
Elle avait donc menti à sa mère…

Araushnee et Symphonie étaient assises de chaque côté de la porte d’entrée massive, en transe face aux runes étalées devant elles, dressant la barrière spirituelle protectrice ne permettant qu’aux Vierges de Wotan l’accès à leur demeure une fois la nuit tombée. Cette même transe qu’Islidnna leur avait apprise à toutes et pour laquelle elles se relayaient chaque soir, à tour de rôle, dignes gardiennes d’Odin.

Un rapide tour dans la salle principale, puis elle se dirigea vers sa chambre.
Elle ouvrit un recueil sur l’art étrange de la guérison et en sortit une lettre qu’elle coinça dans sa ceinture, se saisit d’une cape rouge et de sa statuette, regarda une dernière fois ce lieu, seul havre de paix ici bas, et referma la porte.

Elle passa discrètement dans chaque chambre, déposant un baiser ému sur le front de chacune de ses sœurs…
Enfin, la porte de la chambre d’Islidnna se dressait devant elle, un instant d’hésitation, puis, respirant profondément, elle l’ouvrit discrètement et entra.
La Vitki s’était endormie sur son vieux fauteuil préféré, un livre précieux lui couvrant la moitié du visage mais, elle senti la présence de Psylvien et se réveilla.

– Par Odin, Islidnna se redressa, il est déjà l’heure Psylvien ?
– Oui, je crois que c’est bientôt le moment… tu pourras prévenir Neraia et Vynnea ? Elles sont avec leurs époux dans leurs demeures respectives, et quand elles viendront ici demain, je serai partie et embrasse Psylviann pour moi et…
– Calme-toi Psyl… tu sais, il ne faut pas craindre ce moment… il arrive un peu vite, c’est vrai, mais c’est la volonté d’Odin et ce n’est qu’un au revoir, pas un adieu… nous sommes une famille chanceuse car peu importe l’endroit, peu importe le temps nous nous retrouverons toujours…

Psylvien serra très fort la petite femme dans ses bras, ne pouvant contenir une larme qui coula sur sa joue avec une douleur si vive qu’elle sentait son âme se déchirer mais, encore une fois, elle avait promis qu’elle serait forte et se calma…

– Tu pourras donner cette lettre à ma mère ? Je ne lui ai rien dit, je pense que je ne l’aurai pas supporté… Elle a dit qu’elle passerait te voir à l’échoppe demain pour une tunique…
– Ne t’inquiète pas, je le ferai mais… tu sais, une mère a des liens très forts avec son enfant, elle se doute que le moment est venu, elle sait que c’est la destinée des filles d’Odin…
Allez, il est temps, va Psylvien, va rencontrer ton destin, sois forte de notre expérience commune et si cela peut te rendre le cœur plus léger, j’ai vu dans les runes que d’autres sœurs vont te rejoindre d’ici peu… je pense que notre mission en Midgard touche à sa fin…
Va, ne te retourne pas et guette la première lueur de l’aube…

Psylvien sortit de la chambre, entendit la porte se refermer doucement et se rendit dans la grande salle.
Elle jeta un dernier coup d’oeil sur la peinture qu’elle avait fait de Brynhild et Aeli puis, se dévêtit et posa ses vêtements bien pliés sur le banc qu’elle occupait toujours lors du repas, elle prit la cape brodée qu’elle avait sur le dos, la posa sur ses vêtements en mettant bien en évidence le blason des Vierges de Wotan…
Elle s’emmitoufla dans la large cape rouge qu’elle avait pris dans sa chambre, pris sa statuette et se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit discrètement. Elle hyptonisa ses deux sœurs, gardiennes de l’entrée Il leur était ainsi impossible de la retenir ; elle leur embrassa à elles aussi le front, descendit le capuchon de sa cape sur son visage et se mit en chemin…

Elle traversa le village, lançant des sorts d’amnésie aux curieux et rejoignit la forêt. Elle devait faire vite pour regagner Raumarik avant le lever du soleil…
Elle marcha, grimpa, ignorant les douleurs que le dur terrain infligeait à ses pieds nus et enfin atteint Raumarik.

Elle monta au point culminant de la plus haute montagne, comme Islidnna lui avait dit de faire, en remerciant Eir de lui permettre de se déplacer rapidement, et trouva un petit lac…
Des Lueurs rouges annonçaient la venue prochaine de l’astre de lumière…

Psylvien suivit encore une fois les indications de la Vitki et se mit en prière en entrant doucement dans le lac, serrant contre elle sa statuette de Valkyrie.
Contrairement à ce qu’elle avait redouté, l’eau était d’une douce tiédeur contre son corps nu.
C’était une sensation très agréable, comme si un père venait de l’envelopper dans un linge et la protégeait de ses bras vigoureux et chaleureux.

Psylvien enleva le capuchon de son visage et regarda le soleil se lever…
Sa cape se mit soudain à bouger comme mue par un vent chaud et se métamorphosa en une magnifique paire d’ailes dont les plumes d’un rouge vif contrastaient avec la blancheur laiteuse de la peau de la jeune femme.

Psylvien, comme attirée, avançait dans l’eau, vers le premier rayon de soleil, un sourire radieux illuminait son visage, elle n’était déjà plus parmi nous…
Un rayon doré baignait le corps de la Vierge de Wotan qui s’éleva doucement dans les airs, tenant à bout de bras devant elle la statuette à son effigie qui se désintégra…

Dans l’immensité du voile bleu pâle et rose que formait le ciel à cette heure matinale, la guérisseuse eu une pensée pour tous les amis qu’elle laissait, tous les fous rires, les coups durs, les bons moments, les combats et tout ce qu’ils avaient vécu ensemble… Elle fit le tour du royaume, de la majesté de Jordheim aux lueurs inquiétantes de Muspelheim, de la forge de Gna Faste à la maison des Vierges de Wotan à Hugginfel, en passant par celle de sa mère, elle n’oublierait jamais rien ni personne…

Une immense chaleur bienfaisante l’entourait … elle en envoya un peu à chaque personne chère à son cœur… s’éleva bien au-delà de la voûte céleste et vit au loin, dans ce qui ne pouvait être que le Valhalla, ses deux pères, Wotan et Phorgen qui lui tendaient les bras…

« Quand le coeur des hommes sera corrompu au point de ne plus pouvoir faire la différence entre le bien et le mal, à ce moment là, Wotan enverra ses filles faire le choix des valeureux. Elles seront descendantes des légendaires Valkyries mais mortelles. Elles seront justes et aimantes mais aussi redoutables et farouches. Parfois éphémères, parfois centenaires, elles pourront être rappelées à tout moment si le besoin de leur présence se fait sentir en un autre lieu ou un autre temps…
Si vous croisez leur chemin aimez-les mais soyez conscients du triste destin des Vierges de Wotan… »