Chapitre III

III.1 Les Nornes

Chapitre 3

Les Nornes

Les jours s’écoulent dans la Maison des Vierges, de plus en plus fastueuse. Mais une certaine intimité qui s’était installée entre les Soeurs aux premiers temps de leur cohabitation a laissé place à la rigueur organisée nécessaire à leurs rangs. Brynhild et Aeli partent souvent chasser seules, discuttant de longues heures. Neraia s’occupe des parchemins et de la logistique. Slayanya fait d’épais livres de comptes et de prix pour son artisanat. Psylvien travaille elle aussi sans relâche. Les plus jeunes s’entraine courageusement sur les champs de bataille, et Sil est devenu plus silence que jamais.
Islidnna s’est pudiquement retirée pour cacher sa peine. Elle approfondit ses rituels runiques dans le plus grand secret, partant régulièrement dans un endroit caché afin de se recueillir, prétextant chercher un remède pour son athme.

Grossbouf, conteur le soir à la veillée, éclaire leurs mornes soirées de ses histoires incroyables.

« Le temps du Crépuscule

C’est une vieille histoire que j’entendis un soir à une veillée et celle ci me marqua a jamais. Il y a très longtemps, les géants foulaient le sol, les dragons volaient, les hommes se terraient comme des animaux, essayant de survivre dans cette hostilité. L’espèrance de vie d’un homme était courte bien plus courte qu’aujourd ‘hui. Tous les hivers la famine guettait. Mais nous n ‘étions pas les seul mal lottis. En Albion chez nos ennemis les dragons faisaient aussi des ravages. Les temps étaient sombre, les hommes en arrivaient a tuer pour un bout de pain, un bol de soupe, les plus faible disparaissaient rapidement. Le canibalisme étaient encore chose courante dans certain clan. Les hommes en ces temps ne connaissait pas les runes, Odin, n’avait pas encore accompli son sacrifice qui permit a l’homme de sortir de sa condition. En ces temps la les trolls n’étaient pas allié non plus avec les hommes. Les nains vivaient reclus.

Tout le monde n’a retenue qu’une seule Alliance, celle qui fédéra Midgard et qui est présente aujourd’hui. Mais dans ces temps reculés, une autre alliance fut faîtes. Une alliance qui aujourd’hui passerait pour une trahison. Albion, Midgard et Hibernia s’allierent une seule fois. Et qu’elle alliance mes ayeux. Et pour une fois les dieux déciderent de ne pas intervenir et de regarder les évènements qui s’annoncaient. Enfin tous, sauf un qui tiraient les ficelles dans l’ombre. Je ne citerai pas son nom, mais tout le monde le connaît.

En ces temps la le Chaos régnait et les hommes étaient bien peu de choses. Alors que les malheurs les accablaient déjà, se profilait a l’Est une nouvelle menace. En effet une armée toute puissante se dirigeait sur Midgard, ravageant tout sur son passage, aucune pitié n’était accordé.

Les 1er refugiés commençait a arriver dans nos contrées, pourtant celle-ci n’offrait guère d’hospitalité, mais il venait quand meme s’installer préférant fuir une mort certaine. La nouvelle se répandit vite, même en albion on avait peur. Car pourquoi s’arreterait-il en si bon chemin ?

C’est ainsi commence cette Histoire…

« Vingrid, un émissaire nain demande a vous voir.
Un nain ?
Oui Vingrid un nain ?
Fait le venir et apporte nous un tonneau de biere. »
Un nain, pénétre dans la demeure de Vingrid. Celui ci est assez imposant et malgres ca taille Vingrid su à quel genre de personne il avait a faire. Le nain etait tout crotté, de la boue maculait sa cote de maille ainsi que sa cape. Il etait brun, ses cheveux n’etaient pas coiffé, sa barbe non entretenue. Il devait avoir fait un long voyage. Le nain était un guerrier, ca façon de marcher, ses armes, il portait un énorme marteau da l’acier bleuté au dos, ainsi qu’une hache a ses cotes. Son visage portait de nombreuse cicatrices et le bras gauche lui manquait. En le regardant de plus pres, on pouvait voir que sa cotte de maille était abimé par endroit, sa cape et son pantalon déchiré.
Le nain fit un salut militaire.
« Salutation Vingrid chef de clan, je me nomme Tolgas le manchot, Fils de Hirgun le forgeron, Fils de Brahir Brisefer. Je suis venue t’apporter des nouvelles et me mettre a ton service. Ma famille a contracté une dette de vie vis a vis de ta famille et je suis venue honoré cette dette jusqu’à ta mort. »
Vingrid fut troublé par le propos du nain, il ne se rappelait pas pareil histoire
« Viens t’asseoir a mes cotés et sers toi de la bière. » Interpellant sa fille «Leïnaf tu conduira mon ami dans sa chambre. » se tournant vers Tolgas « tu vas aller te reposer mon ami et tu viendra me conter cette histoire et les nouvelles du monde. Prend se tonnelet de bière et repose toi »

Leïnaf attendit que le nain finisse sa bière et le conduisit dans sa chambre, ou celui ci posa ses maigres possessions.
Ces derniers étaient maussade, l’hiver était précoce, Souvent Grossbouf au lieu de préparer le repas était absorbé dans la lecture de vieux parchemins et griffonait des notes. Et quand on s’approchait pour regarder ce qu’il faisait, il rangeait ses affaires précipitament dans une besace, ne laissant rien entrevoir de son travail. Il reprennait sa besace et partait préparer la cuisine avec l’aide de toutes. Les repas étaient toujours aussi animé et l’auberge acceuillait chaque jour de nouveau visiteurs. Dont certain maintenant venait tous les soirs écouter une histoire. Chacun maintenant avait ses petites habitudes. Quand la fin du repas approchait une certaine effervécence régnait dans l’auberge et le débarrassage de table et la vaisselle était vite fait pour pouvoir s’installer et écouter la suite tant attendu. Un étranger aurait trouver cela bizarre, cocace même, mais ici cela ne dérangeait personne.

Après une bonne sieste et un decrassage en règle, peigner sa barbe ses cheveux, ses habits n’était plus la ainsi que sa cotte de maille. Il trouva des habits de remplacement. Il s’habilla mais n’oublia pas de ce ceinturer et de prendre sa hache.

Un certain brouhaha régnait dans cette grande pièce centrale. Tout le clan avait du se réunir, et effectivement de grandes tables avait été dréssées et chacun se préparait a s’installer, l’ambiance était détendu. Seul Vingrid était un peu en retrait de la fête.

Quand Tolgas sortis de sa chambre, le silence ce fit. Vingrid pris la parole « Approche mon ami et viens t’asseoir a mes cotés » Tolgas s’approcha, et s’assit a sa place. Non sans remarqué amusé qu’une chaise avait été fait a sa taille. « Mes amis je vous présente Tolgas le manchot, Fils de Hirgun le forgeron, Fils de Brahir Brisefer. Celui-ci a fait un long trajet pour nous conter les nouvelles du monde et il restera avec nous quelques temps. »

Tolgas géné se leva. « Hum…. Je ne suis pas conteur, je ne raconte aucune histoire, mais je vais vous révéler ce que je sais et ce que j’ai vu. Loin a l’Est se dresse une armée comme jamais vue auparavant. Un homme a poigne de fer la dirige mais nul ne la jamais rencontrer ou n’en n’est revenue. Les provinces limitrophes sont déjà sur le sentier de guerre. Sur la route des colones entières de réfugiés fuient leur pays et vont dans les villes des pays voisins. Avec l’hiver déjà sur nous, la famine guette et les gens vont mourir par millier. Une guerre sans précédent ce prépare ici. Et je suis venu me mettre au service de votre chef Vingrid. Il nous faut une armée et un chef sous lesquel les clans se réuniront sinon tout sera balayé sur son passage. Et tout ce que nous avons connu disparaitra. Mon peuple est déjà prêt a la guerre. Nos forges fonctionnent a plein régime et moi Tolgas le Manchot ai toute autorité pour faire alliance avec qui de droit.» Un silence pesant planait dans la salle.
Vingrid reprit la parole « Il va falloir mettre nos querelles de coté et ravaler nos rencoeurs. Je veux que demain des émissaires partent voir nos voisins et qu’une réunion des chefs de clan ce prépare. Et maintenant mangeons, buvons, amusons nous, car ceci est peut être la dernière fête avant longtemps » Un cri de la salle monta a l’unisson et un chant fut entamé comptant leur victoire sur les enemis. Tolgas sourit car il aimait ce coté insouciant des humains, demain peut etre seraient-ils tous morts, mais ce soir il profitait ce l’instant présent.

Et c’est ansi que la nuit se déroula. Elle se finit tard. Ceux n’ayant pas de chance, dormaient par terre, les autres avaient réussi a ramper jusqu’à chez eux. Mais Leïnaf veillaient sur les invités de son père et couvrit chacun d’eux d’une peaux. Elle devait être la seul avec les enfants a ne pas être ivres. Le réveil allait s’annoncer brutal pour la plupart d’entre eux. Elle sourire commença a se dessiner, mais les mauvaises nouvelles rapportées par le nain lui revinrent à l’esprit.

Le lendemain les hommes devant partirent se levèrent sans se plaindre, les cheveaux furent vite sellé, Vingrid étant déjà debout avait écrit plusieurs messages qui devaient aller au différent clan limitrophe. Il escomptait recevoir des nouvelles dans une semaine au plus tard. Si à la fin de la semaine il ne recevait rien, il se déplacerait lui même. Il n’était pas dans son habitude d’être supersticieux, mais la il ressentait les signes avant coureur de ce qui allait se passer.

Les messagers partirent. Vingrid resta seul silencieux à réfléchir. Il sursauta quand sa fille lui apporta un bol de bouillon et lui toucha le bras. « Père restaurez vous, car quand vous êtes dans cet état là, vous ne dormez plus beaucoup et ne mangez plus beaucoup » La remarque de sa fille le fit sourire, et il chassa ses pensées pour se restaurer. A peine fini, Tolgas émergeait, les yeus a moitié fermés, sa hache toujours au côté. Il s’assit a coté du chef, le regard éteint, Un bol de bouillon fut posé devant lui. Le fumet du lard lui fit ouvrir les yeux. « Dites moi mon ami, sur combien de soldats pouvez vous disposés ? » Tolgas réfléchit quelques instants « Vous pouvez comptez sur 200 de mon clan. D’autre sont partis réunir nos frères sous la même bannière. Si nous pouvons réunir tous nos clans alors c’est 2.000 nains qui vous accompagnerons. Mais ils nous faudra beaucoup plus d’hommes pour se battre. Et j’ai bien peu que même en réunissant tous les hommes valide de midgard nous ne puissions rien faire. Mais il ne sera jamais dis qu’un tombera sans se battre.»
Le temps passe et Boubou est de plus en plus souvent absorbé par ses lectures. La seule pose qu’il s’autorise est le repas du soir avec tout le monde a la tablée et l’histoire de la veillée. Et comme toujours l’auberge se remplit de plus en plus des gens viennent d’un peu partout pour manger et écouter une histoire. Et comme toujours les rituels ont la vie dure, tout le monde participe au debarrassage de table, de la vaisselle et chacun s’installe, chacun ses petites habitudes, les nouveaux sont toujours interloqué la première fois, mais ils prennent vite le pas. Une fois fini le repas et les petites tâches ménagère qui s’incombe, Boubou enlève son tablier, met se pose sur son fauteuil, bourre une pipe, attend quelques minutes que le silence retombe, que la flambée diminue. Les ténèbres recouvrent une grande majorité de la pièce.

« Je le sais mon ami, nombreux sont les exploits que j’ai entendu sur les nains. Outre le fait qu’ils soient les meilleurs forgerons, ils sont les combattants les plus acharnés » La remarque fis sourire Tolgas…

Pendant ce temps loin sur les terres désolés d’Albion un conseil des nobles ce réunissait devant leur roi.
« Mes Seigneurs, la situation deviens préocupante, la famine guette, jamais nous n’aurons de récolte sufisante pour nourrir le peuple et la guerre gronde. En effet nos espions m’ont rapporté qu’a midgard les nains cherchaient a se rapprocher des humains pour former une alliance. Je ne connais pas encore la teneur de tout ceci, mais si midgard nous portaient un coup maintenant il serait fatal. Jamais nous nous releverions. Il nous faut a tout pris en savoir plus et s’il s’avère qu’une alliance ce profile, la stopper a tout pris. Messire Duroc et Messire Plevain, je vous demande de partir le plus rapidement possible pour voir nos alliés en Hibernia. » Les 2 seigneurs hochent la tête et se lévèrent, prêt à partir sur le champs.

« Je vous ai préparé une missive que vous donnerez a mon ami le Seigneur Tindomné. Il siège au haut conseil d’Hibernia. Il essaiera de vous introduire pour que vous puissiez plaider notre cause. Mais je sais qu’eux aussi on des problèmes dans leur royaume, avec l’apparition de nombreuse créatures magique qui n’étaient point présente jusqu’à peu de temps encore sur leur terre»

La missive en main les 2 seigneurs s’en allèrent préparer leur départ. Et dans l’heure qui suivit, les 2 seigneurs ainsi que leur équipée partaient rejoindre la côte pour prendre un bateau. Le voyage était estimé a 5 jours pour arrivé au port le plus proche des hiberniens. Le temps était pluvieux, un brouillard épais était tombé rendant la visibilité très faible, les landes étaient désertes, aucun chariot, aucun voyageur, seul eux étaient dehors pas un temps comme ceci. Messire Plevain obéissait à son Roi, il donnerait sa vie pour lui, mais il se posait quand meme la question, pourquoi demandez de l’aide a « ces créatures » qui avait l’humeur changeante et qui pouvait vous poignarder dans le dos a la 1ère occasion. Chacun enfermé dans ses réflexions le voyage se poursuici. A plusieurs reprise Messire Plevain vis des bêtes sauvages rodées prés des villages, les gens restaient cloitrés chez eux, enfin ils évitaient de sortir. Le voyage dura deux journées pour arrivé a la côte. L’ambiance même dans l’équipée était morose. Messire Plévain et Messire Duroc s’entrenait souvent sur la marche a suivre une fois arrivé sur l’ile.

Un bateau les attendait, toujours cette pluie qui vous transperçait, voyage sans grand interet, chacun muré dans son silence. Enfin au bout du 5ème jour le soleil était haut dans le ciel, plus aucun nuage et un cri retentit « Terre droit devant » Les hommes se précipitère a l’avant du bateau. Messire Plevain et Messire Duroc endosserent leur armure de maille. Le bateau se rapprochait a bonne allure. Les 2 seigneurs étaient équipés les hommes avait déjà leur bardas sur leurs épaules. Mais quelque chose n’allait pas. Plusieur colonne de fumée s’élevait dans la cité portuaire. Un incendie ? Un des hommes cria « regardé dans le ciel ! » Une forme piquait sur la cité et remontait en flèche. Mais ils étaient encore trop loin pour distingué ce que c’était. La Créature était de forme allongé avec une grande queue. Elle était d’un vert glauque. En bas sur terre ca courait partout. Des dizaines de flèches partait de terre. Un Dragon ! Sir Plevain en était persuadé, c’était un dragon. Il n’en avait jamais vu, pour lui cétait un conte de fée.

Le combat faisait rage. D’énorme pieux était tiré du sol. Les dégats avait l’air considérable et Sir Plevain ce dit que sa mission allait tombé a l’eau avant meme d’avoir commencée. Il donna l’ordre aux hommes de tirer sur le dragon quand celui ci serait a porté.

Une petite patrouille vint les acceuillir au port, apparament il était au courant de leur venue. Ils conduisirent les Albionnais au porte de la ville, ou la encore une surprise les attendait. La ville était assiégé. Une armée de créature goblinoïde était devant la cité. Celle ci malgrès les dommages, était magnifique, les murs étaient de couleur chatoyante, des arabesque et des fresque sur tous les frontons, des murs arrondis, des fontaines a chaque place. Oui une cité qui devait etre magnifique. Il arriverent devant une Elfe de haute stature qui donnait des ordres. Une garde rapproché se tenait a ses cotés, plusieur porte drapeaux aussi. Un cors retentit dans les rang ennemis.

« Je m’excuse Seigneur de vous recevoir dans ses conditions, une musique Douce et un peu d’Hydromel aurait plus été de circonstance » Un cri de rage retentit des ennemis, mais les Elfes et les lutins gardaient leur calme. Ils chargèrent. Une Boule de feu s’ecrasa non loin, arrachant une partie de la toiture d’une maison qui s’effondra. « Dame Tindomné, ils chargent » s’écria Sir Plevain. L’elfe resta paisible. « Mes hommes et moi sommes a votre disposition, si nous mourrons au combat pour vous, cela prouvera a votre peuple qu’une alliance est possible entre nos 2 nations » Se tournant vers ses hommes « En avant » Les lames sortirent et ils chargèrent. Des Oliphants retentirent derrière eux. Mais ils ne se tournèrent plus, leur charge était lancée.
Boubou sourit et ce dit que les humains étaient quand meme de grand enfants, mais il adorait ca. Les volets et les portes était close, il alluma sa petite bougie, sortie sa besace et se remit a travailler.

* * *

Le temps comme figé ne pouvait pour autant épargner les Vierges de Wotan. Ce fût par cet ami, seul réconfort qu’elles trouvaient en ces temps fébriles, que vint la suite des évènements, alors que sa fille adoptive Mélissandre avait rejoint le rang des Vierges.

« – Un enfant s’approche et lui tend un papier.

Islidnna, le regard interrogateur, le suit des yeux alors qu’il s’enfuit.
Lit les quelques lignes.
Se décompose.
Son visage se tend,
elle écarte les bras, incante sa Rune de vitesse, et presse le pas.

Mes Soeurs,

Je viens d’avoir de préoccupantes nouvelles de la part de Grossbouf.
Cette missive que je viens de recevoir, a été rédigée de sa main. Elle devait m’être apportée si notre ami n’était pas revenu dans les cinq jours.

– ouvre fébrilement la feuille et lit:

 » Je suis partit à la recherche des Nornes, et si je devais ne pas revenir,
dites à ma chère et tendre Sil que je lui confie la garde de ma fillote et de ma fille adoptive.
Je vous aime toutes,
adieu
Votre fidèle protecteur,
Boubou. »

– tend le papier à Bryn, et devant le regard expressif de la Maitresse des Portes, ses yeux se plissent.
 » Rendons-nous toutes au plus vite à Mularn,
nous devons nous y réunir. »

Les femmes se réunirent et partirent le soir même sur les traces de leur Gardien. Trois jours leur furent nécessaires pour comprendre un peu mieux la situation.

 » – Bien, asseyons-nous tous confortablement…
Brynhild enlève sa cape, la pose sur le dossier de sa chaise et s’installe.

La plupart des Vierges de Wotan sont venues dans la grande salle à l’appel de la Maitresse des Portes, et se placent autour de l’immense table.
– Je souhaitais que nous fassions ensemble un point sur ces trois soirs ou nous avons cherché notre ami Grossbouf.
Elle se tourne vers Islidnna
– Pourrais-tu nous lire en introduction la lettre qu’il t’avais laissé en partant Islidnna?.

La Runemaster sort la lettre et la lit.
Un silence s’installe.

– Nous avions rendez-vous à Mularn, dit Psylvien, d’où Guldrun venait d’ailleur de s’enfuir sur sa monture…
– Et c’est là que nous avons pour la première fois vu Cheval, qui alors cherchait Guldrun! rajoute Neraia.

Brynhild regarde la douce Aeli, qui à sa demande prend des notes pour garder une trace de la réunion.
– Il nous fallut donc partir vers la fôret d’Yggra, tourver l’arbre d’Yggdrasil au pied duquel sont légendairement les Nornes, sur la piste de notre ami.

– Sur le chemin, nous avons rencontré un certain Haaghard, qui avait vu Grossbouf quelques jour auparavant, se lance Ivory. Il connaissait Sil aussi… et nous a accompagné jusqu’à cet arbre.

Aeli:
– Nous avons vu Annelaure, qui nous a appris que Cheval était lui aussi sur la piste de Grossbouf, que Boubou avait eu une vision un soir, et était partit vers un cercle de pierres… ou Guldrun est encore apparue peu après. En fait, notre ami serait aussi recherché par la guilde de Cheval…

Un temps s’écoule, où toutes semblent rassembler leurs idées, les sourcils froncés.

Psylvien prend la parole:
– « Nous nous sommes rendues au cercle de pierre, où Krapou, un prêtre, officiait le rituel des Nornes, et en échange d’une peinture runique, il nous permit de rencontrer Vervandi, la Norne du présent, qui nous dit à peu près cela:

« Disperses toi un instant nuit sans fin »
« et laisses poindre la lumière du matin »
« Avant que de nouveau, les Cieux tu Obscurcisses »
« Masquant le futur et n’en laissant connaïtre que les prémices. »
« Ainsi Tous vous voilà face à moi…
« vous qui etes nés des mains d’URDA la vieille, »
« Vous qui avez cessez de suivre le chemin que je tisse »
« Vous à qui Skulda grave des destinées sans Nul autre pareil »
« et dont la finalité, par de sombres circonstances, vient d’être troublée. »

Je me souviens bien d’ailleurs qu’il ne fallait absolument pas lui poser de questions….
Elle nous a dit le nom de ses soeurs, Urhd, la conteuse qui dit le passé, et Skuld la tisseuse celle de l’avenir, et aussi que nous pouvions l’appeler trois fois ».

 » Il fallut ensuite amener une pierre de rêve à Uhrd reprend Mélissandre, la pierre de rêve qui avait servi lors du rituel pour ramener Sil à la vie un jour, celle qui contenait les souvenirs que Urdh n’avait plus, « au fin fond du monde des géants de feu, les fils d’Ymer » avait dit Vervandi.. alors nous y sommes allés, et voilà ce qu’elle nous a raconté… »
Le visage crispé, Mélissandre se lève et semble réciter par coeur les phrases de la Norne:

 » Il y a de cela plusieurs cycles,
vint au monde un Troll,
qui, abandonnée à la naissance,
fut recueilli par une famille humaine.
Dure est sa vie, étranger parmis les siens,
il subit les moqueries des autres enfants,
mais garde son coeur intact, et se réfugie dans ses rêves.
Batailles épiques,
fracas des armes, et amour de la musique le pousseront vers Skadi.
La journée travailleur, le soir il s’enfuit dans les tavernes,
Ecouter les conteurs et rêver de son destin.
Poussé par un vieil homme, il le suit,
et décide d’embrasser la carrière de Skald.
Dès lors, il prend de l’assurance,
travaille dur et affirme sa personnalité,
le corps et l’âme liés vers son destin.
La rencontre de Grossbouf avec les Vierges de Wotan
sera scellée par le geste de l’une d’entre vous,
aujourd’hui lointaine:
Slayanya le ramène à la vie lors d’une bataille.
Ses yeux et son coeur alors se rivent à l’une des Vierges,
farouche combattante, toujours silencieuse.
Aupèrs d’elle se déclare l’Amour,
réciproque et intense,
dont résonnent encore certains lieux
dont la tour de Gna et le cercle de pierre de Skona.
Tous les jours ensemble,
vivent leur bonheur,
assombri par le fait qu’elle souhaite le garder encore secret,
évitant ses Soeurs, cachant son amour pour le Troll.
Portée par la curiosité, Lame amie au coeur pur,
aura des mots imprévus,
et provoqua sans le vouloir un malentendu.
Le Troll se cru trahi,
fragile du secret qui pesait sur leur relation,
triste de se rappeler combien leurs différences de race pouvait être un fossé,
brisé de ne pouvoir aimer au grand jour cette femme qui lui répondait pourtant.
C’est cette conjoncture qui attira sur vous l’influence d’un esprit.
Sil, possédée, dit une dernière fois son amour à Grossbouf,
avant de se jeter du haut du pont suspendu de Skona.
Voici l’histoire que vous souhaitiez entendre aujourd’hui,
c’est celle sui guide vos pas et hante votre ami. »

Mélissandre se rassied, le visage pâle et la gorge sèche.

Islidnna lui tapote l’épaule en essayant de la réconforter et poursuit:
 » Il nous fallait alors logiquement trouver Skuld, qui nous a mené à Nenyth, notre Hamingjar. Cette entité serait donc en quelque sorte liée aux Vierges de Wotan, et nous a dit que tout cela était de sa faute, car il l’aurait provoqué, en cherchant à faire disparaitre les sentiments des membres de la guilde… mais sous l’influence de quelqu’un ou quelque chose qui l’y aurait poussé par de mauvais conseils. Sil n’étant pas là, il fut demandé que seule une Vierge ayant enfanté puisse libérer Grossbouf. »

La runiste reprend sa respiration.
 » Cela aurait été la ‘rançon’ du plus grand amour qu’une femme puisse porter nous a dit Nenyth… mais je crois surtout… »
Elle regarde Brynhild et semble hésiter
 » Je crois que les Nornes voulaient que cela soit dit, ou qu’il fallait que cela soit dit, si Grossbouf n’était pas libérée par Sil. Je vous ai donc avoué la naissance de Lili, et notre ami est maintenant libre ».
Islidnna se tait et regarde ailleurs.

« Bien, cela semble toucher à sa fin pour les explications », dit la Maitresse des Portes.
Elle jette un coup d’oeil aux notes d’Aeli.
« Tout cela sera consigné et vous pourrez y accéder sous peu, si vous voulez le relire. Il manque des choses, mais nous rectifierons le texte par la suite, et cela sera sûrement aussi aggrémenté par ce que nous découvriront à l’avenir… »

Et les Nornes firent leur apparition.

Comme ces chiennes avides de Nornes,
Qui s’élèvent où tout se perd …
Notre célébrité durera à jamais
Bien que nous devions périr demain,
Nul ne survit à une nuit à la condamnation des Nornes.
Les Nornes bienveillantes et bien nées façonnent les vies heureuses, alors que les Nornes malveillantes sont cause du destin hostile qui frappe certains.
Hamdismál (dits de Hamdir), dans l’Edda.

Omniscentes à elles trois sur le passé, le présent et l’avenir, elles se complètent pour dévoiler la Vérité.
Elles poussent aussi Islidnna à avouer qu’elle a enfanté une fille, Isliadel. Celle-ci fût confiée dès son plus jeune âge à Grossbouf, le plus proche ami de la Myste. Ne pouvant l’élever seule, et certainement encore moins en secret de la guilde, elle avait choisi de l’éloigner au mieux des Vierges, et aussi de leur destinée.
Une fois de plus, aucune des Soeurs ne l’interroge sur le père ni ne la blâme d’avoir gardé le secret.
L’enfant est encore jeune et a choisi comme son père la voie de Skaldi, chanteuse douée.
Réservée, elle passe le plus clair de son temps à parcourir les steppes aux côtés de sa cousine Millie, guérisseuse de renom. Insouciantes, elles grandissent dans la guerre sans vraiment encore se rendre compte des dangers qui les guettent.

Alors qu’elle pouvait enfin sortir de la clandestinité, Isliadel choisi de rentrer dans l’Assemblée du Dixième Jour, suivant un combattant aguerri dont elle est éprise, Magnusson.

« Génèse de l’Assemblée du Dixième Jour.
Depuis neuf jours, l’étrange rumeur parcourait le pays. Depuis neuf jours personne n’osait y croire et pourtant … le vent soufflant dans les sapins, la mer s’échouant sur les rochers, tout semblait murmurer la terrible nouvelle : Odin était mort. Pendu à un arbre, percé par sa propre lance, il avait succombé après d’atroces souffrances. Depuis neuf jours, le monde semblait en deuil, attendant dans les frémissements de l’hiver ce qui s’annonçait comme le début d’une apocalypse…

La nuit était tombée sur notre campement. Nous étions réunis autour du feu crépitant. Enroulés dans nos couvertures, serrant nos capes contre nous, nous cherchions le sommeil. Entre derniers murmures et premiers ronflements la fatigue nous gagnait ; le temps des songes était venu.

Le soleil se levait à peine au milieu des brumes quand soudain nous fûmes envahis par une ombre gigantesque. L’aube de sang disparut dans le manteau du géant, engouffrant dans son étoffe les quelques rayons qui dissipaient le givre et la rosée.

« Je suis revenu et ce que j’ai appris, je suis venu vous le transmettre. Vous allez apprendre à parler le langage secret des runes et les chants mystérieux ; vous allez apprendre l’art des armes et la guerre. Alors parmi la musique des mots de vos amis, vous entendrez les branches qui craquent sous les pas de l’ennemi et nul ne vous surprendra dans votre sommeil. Alors vos yeux pourront discerner au milieu de la nuit le visage affreux de ceux qui veulent vous nuire. Alors votre bras saura frapper au cœur ceux qui veulent voir périr notre peuple. Oui, le temps est arrivé où il ne nous faut plus tolérer la présence des étrangers. Albion et Hibernia depuis trop longtemps nous narguent. Là, à nos portes, elles s’étalent comme des plaies mal soignées.

Portez vos pas hors de nos frontières et mettez fin à cette présence qui offense notre gloire. Semez la mort et la terreur sur leurs terres. Jamais vous ne connaîtrez de trêve, jamais vous ne faillirez. Il est temps d’aller leur annoncer que leur heure a sonné, que voici la fin de leur règne.

C’est pour cela que vous formerez une Assemblée et vous suivrez mes préceptes. Vous témoignerez à ses membres toujours respect, loyauté et amitié. Face à la calomnie, vous resterez unis ; face au mensonge vous vous montrerez clairvoyants ; face à la mort vous serez dignes. Pour eux votre oreille sera toujours disponible; pour eux votre cœur sera toujours ouvert ; en eux vos yeux trouveront toujours sujet à l’émerveillement et à l’admiration ; qu’ils ne voient que le meilleur ; que votre bras soutienne le leur en toutes épreuves ; qu’il soit leur appui quand la fatigue les guette. Tant qu’il y aura le soir un feu autour duquel vous vous rassemblerez, alors votre repos sera assuré et vous n’aurez besoin de rien de plus.

Vous resterez toujours unis ; jamais vous ne laisserez ni la cupidité ni l’orgueil ni la mort vous séparer car votre union est le fruit de ma volonté. »
Odin nous parla durant de longues heures et nous suivîmes en silence son enseignement. Il nous quitta le soir venu. Alors, comme marqués dans nos chairs par ses paroles, nous fîmes ce qui nous sembla être notre premier feu. Sans un mot, nous regardâmes le soleil décliner lentement répandant des teintes pourpres et dorées. Ensemble nous savourions les dernières lueurs de cette journée, de ce Dixième Jour. »

III.2 Le temps des Dieux

Chapitre 3

Le temps des Dieux

Le monde subissait lui aussi des changements. Bientôt les guildes purent prendre en leur nom propre les forts, annonçant cette victoire aux quatres coins du royaume et attisant les rivalités. La magie se modifia brusqument et les enchantements changèrent d’aspect, au plus grand étonnement de tous, tandis qu’une antre de monstre est découverte: les terres souterraines des Enfers connues sous le nom de « Darkness Falls ». Peuplé de démons, diablotins et autres créatures infernales, Darkness Falls est un immense Royaume souterrain dirigé par le Démon Majeur Legion.
Comme si soudain les enfers avaient décidé de s’ouvrir pour assouvir la soif de sang des Dieux. Il fallait passer par un portail pour s’y rendre, et tous les royaumes pouvaient y aller. D’interminables batailles régnaient dans ces lieux sombres, humides et propices aux embuscades.
De nouvelles races de monstres aussi apparaissaient. L’érudite Neraia s’est penchée sur l’apparition des fées:
« Les fées (Faeries) jouent un grand rôle.
Les fées rassemblent quasiment tout ce qui est créatures non-humaines, a part les elfes, les nains, les gnomes et les pixies. Des exemples de fees seraitent les brownies, les phooka, les Fir Darrig, Leprachauns, Bendith Y Mamau et bien d’autres.La noblesse des ces fees est appelee la seelie court.
La unseelie court regroupe la categorie des fees solitaires. Ces dernieres peuvent etre bonnes, ennervantes, mauvaises ou mortelles suivant la fée en question. Les membres les plus sombres de la unseelie court ont par contre profondement marque l’esprit des gens, car en général la unseelie court est associée avec les fées mauvaises et malicieuses, dont il est dit qu’un certain nombre d’entre elles ont un aspect monstrueux et des pouvoirs fantastiques.
Je pense donc que ces créatures se trouvent sur le territoire de nos ennemis, soit en Albion soit en Hibernia, soit les deux car elles font partie du folklore de ces deux royaumes.
Les créatures les plus souvent associées avec la unseelie court sont les Sluagh des highlands, morts non-sanctifiés qui volent au dessus de terres, enlevant des humains et qui prennent plaisir a leur faire du mal.
Autres creatures associes sont les bonnets rouges (redcaps) créatures assoifées de sang et cannibales ( en fait elle mangent tout ce qui passe sous leurs dents). »

Des tensions à l’intérieur même du pays apparaissent, et certains guerriers se découragent devant les difficultés à surmonter. D’autres combattent jusqu’à épuisement pour contourner les trahisons ennemies, comme le décrit Faille lors d’un repas, levé de mauvaise humeur après les évènements de la veille.

« Hier soir, Midgard a été humilié. Tous nos forts sont tombés entre de sales mains.
Des mains vicieuses et perfides car elles ont détourné les rêgles d’honneur des combats.
En effet, Midgard etait seul hier soir, face a une attaque concertée d’Albion et Hibernia. « Concertée » oui, car il ne fait aucun doute qu’il y a eu alliance contre nous.
Hibernia et Albion ne se sont jamais croisés et nous ont même pris en sandwitch.

Voila comment j’ai vécu les choses de l’intérieur.
Plusieurs forts étaient deja tombés alors que la nuit était bien avancée quand une défense s’organisa. Nos troupes ont pu reprendre Glenlock et Hlidskialf pour être ensuite litéralement terrassées aux portes de Nottmoor.
Le temps de se réorganiser et l’ennemi avait fait sont oeuvre : il ne restait qu’un seul fort a Yggdra Forest. Nous décidames de ne point protéger le fort mais plutot de se regrouper a Grallarhorn pour protéger la relique du sud. Le jeu de patience a commencé ici. Certains ont craqués, les nerfs ont lachés et la mort les a rattrapés lorsque ils ont voulu reprendre les forts.
La tension était a son maximum lorsque les rumeur d’attaque de Svasud Faste sont parvenues a nos oreilles. Hibernia ou Albion (mettons les dans le même panier) ont fait un carnage empéchant les renforts venant du nord de Midgard de passer.
L’heure tardive jouant, certains braves sont allé se coucher. Nous sommes restés une trentaine, peut être quarante devant les portes de Grallarhorn.
L’attaque de Uppland n’était en fait qu’une diversion. Albion était désormais en face de nous. La défense fut apre et rude mais nous avons tenu. A 1h30 du matin, il n’y avait plus un seul Albionais debout. La longue marche pour reconquerir nos biens pouvait commencer.
Je suis tombé au pied de Arvakr à 2 heures du matin, nous avions déjà repris Glenlock.

Midgard est fort.
Les jours qui suivent vont être déterminants.
Soyez présent. « 

De nombreux endroits du pays s’embrasèrent sous les assauts des ennemis, convaincus de devoir civiliser les terres dites ‘sombres’ de Midgard. Près des frontières, le moindre hameau était source de guerres, point stratégique à défendre ou acquérir, au dépend des habitants, ignorés dans cette recherche conquérante.
La guerre fît beaucoup de victimes.

* * *

Missive.
« Farouches combattantes,
Je me nomme Groumph et suis un ami d’une de vos soeurs, Slayanya. J’ai su que depuis quelques temps que Slay était partie en retraite spirituelle. J’ai alors décidé de me mettre à sa recherche pour lui demander conseil.
Après maintes aller-venus dans tout Midgard, je découvris enfin son lieu de recueillement:
les montagnes de Jamtland.
J’ai entendu dire qu’un petit groupe d’adeptes d’Eir s’y était isolé. Pourquoi? Je n’en sais rien.

Je me décidé donc d’aller rendre visite à cette amie qui m’avait guidé dans mes premiers pas. La route fut terriblement dangereuse, entre les ours des montagnes, les morts relevés par une magie occulte, les adversaires de notre royaumes qui se croient chez eux dans nos terres,… les dangers furent multiples.
A l’aube de cette matinée d’automne, j’arrivais enfin au lieu dit. je poussai mon fidèle poney afin de lui faire hâter le pas, il me tardait de trouver un bon feu.
Pourquoi ai-je pensé feu? Aucune idée.
Mais lorsque je passais le dernier col, je restait figé. Je découvris les restes d’unhameau. Une maison n’avait plus de toit, ses murs étaient percés par l’impact de rochers. De ses fenêtres de la fumée blanchâtre s’en échappait lentement. L’autre maison n’avait rien a envier à la première. Un pan entier manquait, des flammes étaient encore visible à l’intérieure.
A quelques pas de là je distinguais un monticule. J’obligeais mon poney à repartir, il fallait absolument que je découvre ce qui c’était passé.
En me rapprochant, je pus remarquer des tâches sombres dans la neige: du sang.

Je fouillais le maison mais ne découvrit aucun corps. C’est alors que je réalisais ce qu’était le monticule: une fosse commune.

A cet instant, un craquement derrière moi se fit entendre. Vif comme l’éclair, je me retournais pour faire fasse à un éventuel ennemi.
A ma grande surprise, il s’agissait d’une grande Trollesse en haillons. Elle brandissait une grosse masse au dessus de sa tête. Nous nous fîmes fasse pendant quelques secondes qui durèrent des heures.
Tout d’un coup, elle bascula et s’étala de tout son long dans la neige. Je me précipitai pour l’aider et la retournais. Ses forces étaient en train de s’amoindrir.
« Que s’est il passé? » Lui demandais-je.
Elle me regarda d’un air terrifié et me répondit:
« Les.. les .. elfes nous ont attaqués, ils…. ont découvert notre campement. Ils ont… massacrés tous les hommes. J’ai pu m’enfuir et me cacher dans les bois…. Ils ont pris toutes les femmes avec eux, ils les ont enchainés et fouettés. »
« Une Vicking du nom de Slayanya se trouvait elle ici? C’est une dévouée de Wotan. »
« Oui… ils l’ont emmené avec eux aussi. On a essayé de se défendre, mais la surprise était totale. Quand je suis sorti de ma cachette, j’ai enterré les morts, mais un elfe camouflé en arbuste m’a vu et chassé. Faites attention, il n’est pas loin ».
C’est alors que je vis la flèche que la Trollesse avait dans le dos.
« Tenez bon, je vais vous remenez, on va vous soigner. »

J’eu à peine le temps de dire cela qu’un flèche vint se planter dans le coeur de la femme-pierre.
Puis une nuée de projectile vinrent se planter à côté de moi, mais je fus touché au bras. Je cherchais l’ennemi, mais n’arrivais pas à le distinguer. Une seconde nuée de flèche me fit reculer, mon bouclier en défense je pus reculer jusqu’à mon poney, l’enfourcher et partir au galop prévenir de l’aide.

J’ai pu revenir à Jordheim et je viens donc vous prévenir que votre soeur a été enlevé par ces fils d’arbres de marais.
Je repars de suite à sa recherche qu’Eir me vienne en aide.

Groumph, guerrier dévoué »

Malgré les expéditions tentées, la Vierge ne fût jamais retrouvée.
Ce fût la première à disparaître, certainement sous le joug des ennemis, et les Soeurs mirent beaucoup de temps à l’accepter. Jour après jour, missives après missives, elle attendirent des nouvelles de Slayanya pendant de longues lunes, payant au prix fort des informateurs infiltrés pour tenter de retrouver une trace.
Rien ne leur donnait d’espoir.
Un jour, Neraia, quidepuis son enfance, était particulièrement attachée, à Slay, vint dans la grande cour où tous étaient réunis. Elle avait pris une poudre blanche et traça un grand cercle au milieu d’elles. Pose une bougie en son centre, l’allume et s’agenouille, invitant en tendant les mains ses Soeurs à fermer le cercle.
Elle prononça quelques mots, la gorge serrée d’émotion, et elles parlèrent durant le reste de la nuit de leur Soeur disparue, réchauffant son souvenir de leurs coeurs émus et liés, riant parfois, pleurant aussi, dans un recueillement commun.
Au lever du Soleil, les Vierges de Wotan se levèrent d’un même élan et, tournant leurs visage vers la lumière, eurent une pensée profonde pour celle qui resterait dans leur coeur.

* * *

Tandis que sa fille rejoint une fratrie, Islidnna obtient le titre honorique de Vikty de la guilde, chargée d’officer les rituels et cérémonies. Devenue depuis quelques années totalement pacifiste, elle trouve ainsi sa place au sein de la communauté, rassurée depuis l’annonce officielle de l’existence de Lili, et la sachant aux côtés de son autre famille. Un jeune disciple l’a rejointe pour l’aider dans son commerce et apprendre à ses côtés les arts des Runes. Il se nomme Gedribaen.

 » Il n’y a pas Une interprétation des runes.
Il n’y a pas Une méthode pour les lire.

Le véritable runiste est celui qui se laisse inspirer par la rune et qui développe sa propre méthode.

La véritable signification est dans l’Âme du Vitki (runiste); les runes sont des symboles permettant de faire jaillir une interprétation de la source de toute mémoire. Le Vitki, en utilisant les runes, s’approche du niveau (godhi /gydhja) prêtre ou prêtresse, personne chargée de négocier avec les Dieux et médiums entre le monde des Dieux et celui des hommes (Midhgardhr). « 

« Je commence aujourd’hui mon apprentissage pratique des Runes.
Dame Isli m’y a poussé en me faisant rencontrer une autre myste, comme moi apprentie Runemaster, nommée Psylviann.

Si je n’ai plus seulement la tête à mes cours théoriques, en plus de m’occuper de la boutique, je dois commencer à prendre des notes…

(je grifonne ceci à la hâte car Psylviann m’attend, mais je pense que cela pourra aussi l’intéresser, ainsi que quiconque souhaite comprendre cette science)

Islidnna me permet d’assister à un de ses rituels devenus quotidiens depuis qu’elle semble si malade, je me rends avec elle sur une île où il y a un menhir.
Elle trace à ses pieds des Runes, et, à genoux, prend contre son coeur un superbe joyau que je n’avais jamais vu.
Devant elle, un puissant symbole, Manu, la Rune qui ouvre le ‘troisième oeuil’ dit-on.
A sa gauche, Os, ou Ansuz. Cette Rune permet d’acquérir la sagesse, et de bannir la mort et la peur par la connaissance, mais aussi d’accroître les pouvoirs ‘magiques’ -le terme n’est pas exact- de celui qui l’invoque.
A sa droite, la Rune qui facilite le voyage à travers les mondes. Elle me dit que les fois d’avant, elle utilisait Lagu, la Rune qui guide à travers les épreuves initiatiques. Mais cela ne semble pas être la bonne, donc elle l’a remplacée par Ehwis.

Durant toute la durée de son voyage, elle reste concentrée, les yeux fermés et psalmodie d’étranges litanies que je ne comprends pas. Je vois que ce rituel est très fatiguant, et me tiens non loin pour la soutenir.
Au bout d’un moment, un symbole apparait sur la pierre dressée devant nous. Je reconnais Eoth. C’est la Rune dont on se sert pour se libérer de la peur de la mort et se souvenir des existences passées. Elle est le symbole d’une résurection et d’obstacles que l’on pourra surmonter, mais aussi d’instabilité émotionelle.
Dame Islidnna s’est relevée, et souffle sur le sol pour faire disparaitre les dessins.
Je la laisse souriante devant l’horizon, ses yeux semblent avoir repris un peu d’éclat. « Un premier contact… » dit-elle, « Il faut persévérer ».

Je dois maintenant me dépêcher. Les secrets de la pratique des Runes divinatoire mais aussi au combat semblent s’ouvrir à moi. Mais je pense être loin de comprendre encore les pensées profondes de la petite Dame qui m’enseigne…

Gedribaen,
Myste apprenti RuneMaster. »

* * *
Une personne seule dans la guilde semble se courber sous le poids des épreuves, chaque jour un peu plus distante.
Brynhild,

III.3 Poupées de pierre

Chapitre 3

Poupées de pierre

Je vais vous raconter ce que ce jour je vis,
Au mileu de ce sang des larmes et des cris,
Quand ils virent arriver les valkyries de pierre,
Défendre leurs villages leurs enfants et leur terre.

Elles vinrent influencer le cours de la bataille,
On ne voyait plus qu’elles au milieu des entrailles,
Courage ou bien folie, les Valkyries de pierre
Avancaient sur l’ennemi, la posture haute et fière.

Yggfrid, Modi, Hel, Thor, tous les dieux meme Odin,
N’ont jamais fait pleurer autant de paladins,
Qu’acheverent devant moi, les Valkyries de pierre,
Et je les vis partir, champ de bataille cimetière.

Si la lame est solide et le regard si froid,
Leur reste-t-il un coeur après tous ces exploits?
Oui je crois. Je bénis les Valkyries de pierre:
Femmes du Nord avant d’etre Reines de Guerre.

Chanson d’un vieux troll guerrier.

* * *

Alors que jeune encore, Tildef, future berserker d’apres son maitre, entra sur un champ de bataille. Les coups et les cris empêchèrent beaucoup de voir l’evenement qui changea son destin. Lors de la charge d’un ennemi bien plus fort qu’elle, Tildef sortit son arme courageusement et se prépara à se rapprocher des Dieux quand Thor foudroya cet ennemi sans aucune pitié. Depuis, à jamais dévouée à Thor, elle devint thane pour mieux le servir et arpente les terres de Midgard tombant au hasard telle la foudre, sur ceux qui la défient.

Tildef vint aux côtés de Vierges et leur demanda à rentrer dans leurs rangs. Cette jeune femme, courageuse quoiqu’un peu impulsive, avait toutes les qualités pour devenir des leurs.
Tildef émit ce voeux et devint Novice. Alors qu’elle recherchait sa statuette, elle eu du mal à résoudre certaines énigmes et épreuves. Continua seule, s’acharna un moment puis refusa l’aide que lui proposaient les Valkyries.
Seules les Soeurs savent pourquoi la déçision de la Maîtresse des Portes était juste. Brynhild ne tranchait pas souvent, mais quand elle le faisait, aucune ne contestait ses déçisions.

« Mes soeurs,

Il y a de cela quelques temps maintenant,
une jeune trollesse emplie d’abnégation
avait postulé pour le pire en notre sein.

Malgré un caractère fort trempé, ce fut un échec.

N’ayant pu accomplir la quête qui lui était donné
Celle ci a préféré, en un instant de déception et de fureur,
S’émanciper de notre guilde
Plutôt qu’affronter nos regards inquisiteurs.

Ayant réalisé son erreur, la question d’une
éventuelle seconde chance se pose.

J’en appelle ainsi à votre réflexion quand à
trancher cette question.

Certes Tildef, en maintes occasions, s’est
montrée brave et fougueuse.

Certes, Notre sœur à l’essai, a été prévenante
aussi bien Vis à vis de sœurs en particulier,
qu’en notre coffre de guilde.

Mais en tant que Directrice de ce couvent !
je dirais une chose:
Il ne sert à rien de donner si l’on ne peut accepter de recevoir.

Il y eu moultes essais, tous infructueux
sans exceptions, de ma part.
Jamais une seule de mes offres ne fût
acceptée même la plus anecdotique.

Ainsi la guerrière qui sommeille en moi se
porte par la négative au devant d’une telle
question.
Mais la chef de guilde saura accorder la
possibilité de passer une seconde épreuve
pour nous rejoindre si telle en est votre
Souhait, mon jugement sera alors placé sous
le signe de la sévérité, plus que de coutume.

Comme le rappelle nos Eddas tout finit par
périr et succomber, seul la renommée, bien
ou mal acquise, perdure.
Œuvrer seule ne procure que l’oubli.

Tildef, je t’enjoins de nous fournir
promptement une explication quand à ta
défection.
Cela ne peut qu’influer sur notre jugement,
mais que cela vienne de toi, et non d’un
skald qui malgré tout son talent ne peut qu’embellir,
jamais changer les faits. »

Tildef ne se manifesta pas de suite, et les Soeurs tinrent un silence sur leurs déçisions respectives, ayant toutes à leur manière tenté de tendre la main à Tildef. Elles se rangèrent leur mutisme à la déçision de Brynhild.

« Tildef, douce et jeune Tildef, qui fût elle aussi brûlée d’avoir voulu approcher le destin des Vierges de Wotan. »

« Une morsure de trop, un râle, une claymore qui tombe, le son de la lame qui se brise au fond de Varul.
Des images qui defilent, joies et peines mêlées. Les poings qui se serrent, le visage qui se crispe, un regard vers la sortie.
Une pensée pour des visages familiers, des images d’une enfance pres de Galplen passe devant ses yeux, dernier couloir…
Quelques mètres à faire, à faire seule, par sa faute. Elle se souvient de ces personnes qui voulaient l’accompagner, de son refus stupide sous pretexte d’independance. Crier a l’aide, trop tard maintenant sans doute, le plus petit des devins de Midgard aurait pu la sauver, mais elle est seule, comme a son habitude.
Une silhouette massive s’effondre, immobile sur le sol… immobile… comme une statuette.
Une vie revue en quelques secondes, des secondes qui maintenant semblent durer une vie.
Résister, ne pas dormir, ne pas dormir, ne pas dormir, vague de délire quelques bruits autour d’elle, un quixote la ferait sortir, sa haine des Seigneurs l’a rendue sympathique à leurs yeux, un lycantique affolé l’achévera, elle le sait, elle bouge, cherche dans son dos… pas de garde… elle se rappelle le bruit de la lame maintenant. Dernier reflexe, ultime geste d’une trollesse encore trop jeune, elle prend ses deux poupées, les serre contre elle, pense au deux jeunes femmes qui les ont confectionnées.
Le pas se rapproche…
Survivre, premier et dernier des instincts, ramper à la sortie, grignoter des centimetres dans cette pente qui s’allonge, seconde après seconde, chaque avancée l’épuise, mais chacune la sauve autant qu’elle la tue alors elle continue.
Comprendre, savoir pourquoi, pourquoi elle est venue seule ici, le chagrin l’achéve autant que la blessure.
Soigner, bien des gens savent le faire, mais pas elle, et ces gens sont ailleurs, pourquoi s’inquiéter d’une personne qui vit seule, si elle ne montre pas que la compagnie lui plait aussi.
Remords, quand on en a, il est souvent trop tard, il est surement trop tard.
Prier, serrer deux poupées de tissu et demander à Thor de les voir demain.
Lycantique… perdu.
Adieu douleur, adieu peur, adieu Soeur. « 

* * *

« Gunn arrive enfin au dongon… rentrée a l’intérieur de celui ci elle entend des bruits de rage et de violences…
Pour une fois Gunn connais la peur, sentiment qu’elle avait longtemps ignoré…

Peu importe ! Elle se remet à courir, dévale dans les couloirs du Dongon des Seigneurs… arrive enfin a une pièce… voit Tildef titubant… yeux remplit de larmes de douleur…se précipite pour soutenir le corps qui s’écroule…

-Tildef ! non… qu’as tu fait…
-J’.. je suis fière d’avoir été l’une des vôtres… donne ca a Gretell pour moi.
-Attend Tildef je vais chercher un guerrisseur, je suis sur qu’il doit y en avoir un plus bas. Tildef? Tildef ouvre les yeux ne te laisse pas aller…non… Tildef…

Les yeux bleus de Gunn devennaient flous, des larmes s’écoulaient sur ses joues, elle n’avait jamais connu une telle douleur…

Des larmes mais pas de sanglots… de bruits de violence… encore… Gunn recule contre un mur… laisse Tildef sur le sol… ses yeux rivés sur la Valkyrie de pierre…Gunn ne bouge plus… elle regarde pétrifiée…des bruits de pas… furtivitée par reflexe…la puissante guerrisseuse de Wotan vient et emmène les corps de Tildef… les yeux dans le vide Gunn ne bouge plus. « 

* * *

« Fidèle à elle même, Psylvien se rend à Varulvhamn afin de frotter les moustaches de ces lycanthropes aux bourses remplies d’espèces sonnantes et trébuchantes…
Avec le temps, elle s’est habituée aux ossements qui par ci, par là, font aussi la déco de ce donjon… restes de loups décimés ou de valeureux guerriers malchanceux…
Mais aujourd’hui, elle ne peut s’empécher de ressentir un profond malaise…
Ne voulant pas y préter attention, la voilà vite aux prises avec des lycantiques plus aggressifs que jamais, les sous fifres ont décidément la dent dure…
Tout à coup son sang se glace, son regard se détourne…. elle sent alors une douleur violente au niveau de son épaule, sort de sa torpeur, assène un coup de marteau fatal au lycantique et se penche sur son corps…
Horreur…
A la ceinture de celui-ci sont attachées 2 poupées de chiffon…
Elle hésite… puis prend enfin les symboles de la jeunesse en ses mains et sent les larmes lui couvrir les joues alors qu’elle voit, cousu au dos des objets souriants « Tildef »…
Elle sait pertinement que la Trollesse au grand coeur ne se serait jamais séparée de ce à quoi elle tenait le plus au monde, ce qui faisait qu’elle ne se sentait jamais seule et dont l’amour excessif qu’elle leur portait tendait à lui faire oublier que des objets ne peuvent remplacer de vrais contacts humains…
Alors elle se lève d’un bond et cherche…
Elle cherche encore, bousculant, soulevant les ossements, décimant des loups sans y préter attention et finalement voit… refuse d’y croire, mais voit…
Sur le sol repose une forme massive, à jamais inanimée, dont une jambe a été dévorée par ces loups peu scrupuleux…
Tildef est devant elle…

Une larme, de la colère, de l’incompréhension et finalement un sourire pour celle qui à son tour est devenue une poupée sur terre mais dont l’âme doit avoir enfin trouvé compagnie et compris le besoin des autres… mais à quel prix…
Psylvien ramène alors le corps près de l’entrée du donjon, se moquant du poids, de l’effort…
« Elle reposera ici à tout jamais, preuve de sa bravoure et de son acharnement glorieux envers ces maudites créatures » prononce-t-elle à haute et intelligible de voix, afin que tous les occupants de la grotte l’entendent…
Elle prend les poupées, les installe confortablement chacune dans un bras de Tildef avant de recouvrir à jamais son visage de la terre nourricière et de commencer son rituel circulaire, celui de la mort et de la vie, celui qu’elle a appris il y a fort longtemps, mais celui qu’elle déteste par dessus tout car celui qui est effectué quand il est trop tard, que le corps est froid et que les faveurs d’Eir sont impuissantes pour ramener les êtres que les Valkyries ont déjà choisi d’emmener vers le Valhalla ou pas…
Mais Psylvien n’a aucun doute quand à la destination de celle qui fut, elle aussi, sa soeur… « 

« Islidnna se réveille en sueur.

La moiteur de la chambre malgré la fenêtre ouverte ne semble être la cause de sa bouffée de chaleur.

Un cri dans un songe, des images trop présentes.
Une fois de plus, dans son sommeil, ce sont les Runes qui sont venues à elle, alors que lors de ce repos, pour une fois, elle ne les cherche pas.

Elle se lève et tatônne pour trouver la lanterne. Allume la mèche, souffle sur l’allumette.

A la lueur blafarde et tremblante, distingue dans leur petit sac de peau les morceaux de bois polis sur lesquels elle travaille, Runes sur du hêtre, tracées en rouge.
Sa main encore hésitante du sommeil arraché prend la bourse et cherche les symboles.

Une force comme toujours semble se dégager lorsque ses doigts habitués frôlent les Runes.

Se penche sur la table et lance.

Dans le cercle constitué, trois Runes tombent et se placent d’elles mêmes. Ce sont Giba, Peorh et Eiwaz.

La Vikti cherche la réponse à son rêve.
Et comme toujours, les Runes lui montrent la Voie.

Tout en haut, Giba s’est mise de biais.
Rune du don et du partage, Giba là contrariée désigne la générosité dont l’homme peut être capable. Une phrase y est souvent associée ‘On apprend à donner généreusement lorsqu’on est devenu créateur, et inversement, la créativité implique le don’.

En dessous c’est positionnée Peorh.
Cette Rune désigne tout comme Wyrd le destin, mais montre le Karma, la loi de cause à effet. ‘Tout les actes semés auront des conséquences, et cela fait partie du destin de l’Homme que d’assumer les conséquences de ses actes’.

La toute dernière est Eihwaz, marque des renversements, bouleversements et remises en question.
‘Après l’expérience des cycles et des répétitions, on marque une rupture, une cassure dans le rythme pour permettre le passage à un autre niveau d’expérience. C’est là le sens profond de la mort: passer sur un aute plan de réalité et de perception’.

Une larme sur la joue fatiguée coule.

La Vikti, malgré elle, et pourtant endurcie par les difficiles épreuves qu’elle a déjà dû surmonter, ne peut s’empêcher de penser à Tildef sans émotion.
Pourtant, elle avait tout fait pour éviter cela, se laisser envahir par une vague de sentiments imposés par ce que les symboles lui dévoilent. Mais elle accepte son destin et ce qu’il implique.

Tout en rangeant les palets, elle remercie une fois de plus les Runes qui chaque jour un peu plus l’amènent vers la voie de la sagesse et de l’humilité, en lui montrant la Réalité des choses.

Se dit que Tildef, malgré tout ce que les Vierges avaient accepté de lui donner, avait choisi son destin bien avant de les rencontrer.
Se dit qu’elle a pu comprendre et assumer les choix qui furent les siens lors de son parcours initiatique, sans que personne, jamais, ne juge son attitude.
Et qu’aujourd’hui, dans la lumière d’Odin et de sa connaissance, elle se sera sûrement trouvée à travers les expériences qu’elle s’est elle-même infligées.

La Vikti regarde dehors la lune qui illumine encore et encore sans relâche toutes les nuit le paysage de Midgard. Songe quelques instants, son visage s’éclaire, elle prononce quelques mots et sourit vers le ciel.

Demain encore, se lèvera sans savoir ce que l’avenir lui réserve, ni confiante ni méfiante, et pourtant si riche de toutes ces émotions partagées.

Ce n’est pas grâce aux Vierges, mais Tildef eu une seconde chance. Les Dieux eux-même savaient que peu pouvaient sans mal intégrer cette guilde, et savent être sages dans leur exigeance.

 » _ Te sens-tu légère sans ton corps?

* Le Seigneur ne m’a pas tuée?

_ Te sens-tu digne d’entrer parmi ces guerriers valeureux?

* qui es-tu Voix?

_ Tu avais qqchose a faire Nous sommes mécontents…

* Ma claymore…

_ Tu crois t’en tirer comme cela?

* J’ai essayé de

_ Perdre? Mourrir? Arrêter sur un échec?

* Mais je

_ Mais tu n’as rien fait corectement? C’est ce que tu allais dire peut-etre?

* Qui es-tu Voix?

_ De Notre nom comme du reste, de rien tu n’es digne, tu as abandonné celles qui louent le Père.

* Ce n’est pas ma faute

_ De qui est-ce la faute? Tu fais questions et réponses.

* Mais

_ Suffit, retourne la-bas, et tache de racheter TA faute, ton ame restera dans la pierre de ton prochain corps, si tu ne rachetes pas ta conduite, elle tombera en poussiere avec, tu croyais Notre Sanctuaire fait pour les faibles?

* Je

_ Le Valhalla ne s’ouvre qu’a ceux que Nous faisons amener, personne ne peut y entrer sans Notre volonté, si le ridicule de ta bétise ne Nous amusait pas, Nous ne te donnerions pas un autre essai. Hahahahahaha!
Bonne chance trollesse, Notre dernier amusement est éparpillé sur une plage, à toi de ne pas augmenter le sable comme il l’a fait…

Deux reliques sont tombées entre les mains d’Hibernia, les temps sont durs pour Midgard.
Les habitants se faufilent discretement, vers des lieux d’entrainement, personne ne la derange, elle est bien la, contre le sable, les pieds dans l’eau, froide cette eau!
Elle se reveille pousse un bruit sourd et grave, un baillement surement chez les siens.
Machinalement elle cherche dans ses affaires et ses vetements.
« gling »
Elle se rappelle.
« gling »
Ce son cristallin qui lui revient.
« gling »
La claymore qui tombe.
« gling »
La douleur et la peur.
« gling »

Sur le sable, droite et brillante, une claymore est plantée. Ce n’est pas la sienne, mais elle sait que c’est pour elle, son regard est plus dur que celui d’un golem, elle range adroitement la claymore dans le fourreau qu’elle posséde.
« Mes poupees! » Elle se dirige lentement vers le Fort Atla.

Une trollesse habile a l’épée m’a sauvé,
D’une mort certaine elle a su me tirer,
Je suis un jeune skald et je vais rapporter
L’histoire un peu étrange qu’elle m’a raconté
Pendant qu’elle m’escortait jusqu’a la ville proche
Je l’entendais se faire plus de mille reproches.

Je ne saurai ecrire en troll cette histoire
Ce ne sont pas ses mots mais vous pouvez me croire.
« J’ai vu la mort jeune homme j’ai perdu mes poupées
Je ne sais plus comment mais elles sont égarées
Puisque me remercier tu dis vouloir vraiment,
Pars en tout lieu chercher la personne les ayant. »

La route finissant son histoire s’écourta.
Avant de la quitter une question se posa:
« Dis moi trollesse pourquoi tu veux tant ces poupées? »
« Parce que sans celles-ci jamais je ne saurai
Me rappeler qui quoi comment j’etais avant
Si j’ai un homme une soeur un parent un enfant. »
Elle ajouta encore juste avant de partir:
« Chaque nuit je me vois juste avant de mourrir
Une femme les a, je ne vois son visage
Et puis je me reveille allongée sur la plage »
Nous nous quittames ici, mais elle rode encore pres.
Elle cherche ses poupées quelqu’un qui lui rendrait.